Vous êtes le nouveau VP de la Région Bourgogne-Franche-Comté en charge des politiques européennes. Quels sont vos objectifs en matière de politiques européennes durant ce mandat ?
Je suis un europhile convaincu et suis donc très heureux d’assumer la responsabilité de vice-président en charge des questions européennes.
D’abord l’Union Européenne est un idéal que nous construisons chaque jour. C’est la paix, la liberté de nous déplacer, d’étudier, de commercer, d’échanger, de connaître et partager nos particularités culturelles. C’est le succès de magnifiques entreprises de taille mondiale. Ce sont des coopérations fructueuses entre universités et écoles. Ce sont des milliers de jeunes et de moins jeunes qui voyagent et échangent librement pour le travail, les loisirs ou la culture….
Et, bien sûr, si l’intérêt de l’Union Européenne ne se limite pas à l’argent, il ne faut pas ignorer que les financements européens sont essentiels pour notre quotidien dans de très nombreux domaines : pour l’agriculture bien sûr, pour le développement rural aussi et pour les grands équipements urbains… Le Très haut-débit (la fibre dans l’ex Bourgogne), la formation des demandeurs d’emploi, l’investissements des PME régionales, l’installation des jeunes agriculteurs, le développement des services à la population en zone rurale sont autant d’exemples de l’action concrète de l’Europe en Bourgogne Franche Comté.
En la matière j’ai deux objectifs majeurs, d’abord augmenter le montant global des fonds européens bénéficiant aux acteurs de Bourgogne Franche Comté et ensuite simplifier leur utilisation pour les porteurs de projets. Les services de la Région sont tout entier mobilisés avec moi pour atteindre ces deux objectifs.
L’année 2021 est encore marquée par la crise sanitaire. Comment les fonds européens participent-ils à la relance en Bourgogne-Franche-Comté ?
L’Europe s’est montrée très réactive face à la pandémie, avec la mise en place de mesures d’urgence dès le mois d’avril 2020 puis avec les mesures relance (REACT EU) en fin d’année dernière avec l’adoption du plan de relance européen.
Pour la Bourgogne-Franche-Comté, la relance européenne se traduit par 186 M€ de fonds européens supplémentaires (dont 116 pour le FEDER et le FSE et 70 pour le FEADER).
Les interventions de la relance sont concentrées sur les secteurs prioritaires : les entreprises, la santé et le numérique. Cette nouvelle enveloppe nous a permis notamment de participer à l’acquisition de matériel médical dans les hôpitaux, de mettre en place des outils financiers pour soutenir les fonds de roulement des entreprises, de favoriser l’investissement dans les industries agroalimentaires, ou encore de mettre des ordinateurs portables à disposition des lycéens qui en sont dépourvus.
Nous sommes à l’aube d’une nouvelle période de programmation de 7 ans jusqu’en 2027 : quelles seront les priorités des programmes européens en Bourgogne-Franche-Comté ?
Avec l’apport des nouveaux programmes, nous avons l’ambition de devenir une région encore plus audacieuse à travers le soutien de la recherche et de l’innovation pour les entreprises, et encore plus verte avec notamment un intérêt fort pour les bâtiments exemplaires d’un point de vue énergétique. La Bourgogne-Franche-Comté et la Suisse voisine poursuivront également leur coopération dans le cadre d’un programme transfrontalier (INTERREG) pour répondre aux enjeux en termes de mobilité durable et d’aménagement du territoire (tourisme, culture, coopération dans les zones frontalières).
Concernant le fonds européen agricole (FEADER), la prise en compte des enjeux environnementaux par la PAC va se traduire dans le futur programme par des mesures plus ambitieuses partagées avec la profession. Les aides qui seront attribuées par la Région dans ce cadre porteront par exemple sur les mesures « d’investissement » (aides dédiées aux bâtiments agricoles, aux industries agro-alimentaires ou à la forêt notamment) et sur le développement local, à travers le programme Leader en particulier.